Voilà enfin le blockbuster si attendu, la plus grande campagne promotionnelle pour un film cet été (avec Man Of Steel). Lorsqu’une attente est très forte le risque de déception est toujours très élevé… Alors qu’en est-il de Wolverine : le combat de l’immortel ?
Le 6e volet de la collection de film des X-Men n’atteint pas la perfection des effets spéciaux d’un Man Of Steel ou d’un Pacific Rim. Il n’atteint pas non plus la colorisation vive d’un Spiderman de la première trilogie, le niveau d’action d’un X-Men First Class, ou la profondeur d’un Batman de la dernière trilogie en date. Par exemple, l’ours grizzli, entièrement créé à l’aide de la technologie informatique de composition virtuelle apparaissant en début, n’est pas des plus réalistes, même si les animaux sont complexes à recréer avec un tel budget (120 millions de dollars, étonnement c’est le budget le plus faible de la collection depuis X-Men 2) l’on pouvait s’attendre à un peu plus. Beaucoup de scènes nous laisse frustrés, toujours en exemple le début, où Wolverine ne peut combattre, retenu par le personnage de Yukio.
La scène impressionnante et totalement surréaliste du combat sur un train à grande vitesse que l’on aperçoit dans la bande annonce est un peu confuse, on ne parvient pas à suivre les personnages et elle s’arrête brutalement mais reste tout de même une des scènes d’action principale du film. Malheureusement, les scènes d’actions désertent le film pendant près d’une demi-heure, ralentissant considérablement le rythme du film. Heureusement le dernier quart d’heure est rythmé de combats et d’affrontements multiples.
Voila donc pour l’entrée en matière. En s’aventurant plus en profondeur, comme aime le faire Wolverine dans ce film que ce soit en se terrant au fond d’un trou ou en explorant sa personnalité perdue dans les méandres de ses cauchemars, on découvre un personnage affaibli comme jamais auparavant. Wolverine est brisé, blessé, battu, fatigué, essoufflé…, le personnage mythique et immortel des X-Men est en danger de mort, posant ainsi la question qui fait frémir les fans, Logan pourrait-il mourir ? Plus tard, ses griffes ne suffiront plus, il devra se surpasser et compter sur les autres, lui, le solitaire vivant dans les forêts canadiennes et ayant plus souvent la compagnie des ours que des humains, le rendant aussi mal léché qu’eux…
Ce choix artistique de l’histoire était risqué mais nous plonge beaucoup plus dans le film que le premier volet X-Men Origins : Wolverine, on s’inquiète vraiment pour le personnage principal sans que ce ne soit – trop – prévisible. Je ne fais pas partie de ceux qui dénigrent systématiquement le 1er film spin-off de Wolverine. Je le trouve pas si mauvais, mais avouons que ce dernier volet est plus réussi, même s’il garde malgré tout quelques défauts.
Hugh Jackman est toujours aussi élégant, même avec les 15 kilos de muscles en plus demandé par le réalisateur. Famke Jansen, Jean alias Le Phénix, est de retour, et sa résurrection me laisse mitigé, certaines répliques sont d’une mièvrerie inégalée dans les X-men mais sa présence était indispensable à l’évolution dramatique du personnage de Wolverine. Rila Fukushima est très convaincante dans son rôle de mutante voyante, elle arrive réellement à nous convaincre que Wolverine a besoin d’un garde du corps. On se demande si son personnage sera de retour dans le futur X-Men, ce qui ne me déplairait pas. Tao Okamoto joue ici dans son premier film en incarnant à bout de bras Mariko, une prestation plus qu’honorable pour un premier film, de plus le duo Tao/Hugh fonctionne. Pour ce qui est des autres acteurs asiatiques, vous en reconnaîtrez peut-être certains comme Will Yun Lee dans le rôle d’un ancien amant de Mariko, apparu dans plusieurs séries américaines comme Hawaï 5.0. James Mangold, le réalisateur, est juste à la hauteur, le doute était déjà présent avec son film dirigé au radar, dont toute création artistique avait été écrasée par les producteurs : Night & day (avec Tom Cruise et Cameron Diaz).
Les fans du comic-book seront un peu désorienté, l’adaptation du Samouraï d’argent est très libre et dispersée mais l’ensemble ne “trahit” pas l’oeuvre originale, Wolverine est bien le râleur invétéré et sans gêne que l’on connait… Mais peut-être met-il des patchs puisqu’il n’est plus fumeur de cigare comme dans les autres films ! Il est de toute originalité de sortir Wolverine de son univers, sauvage, brutal et animal pour le mettre dans le milieu très codifié du japon. Les flash-back y sont de toute beauté. Belle place est faite ici à la gente féminine, qu’elles soit alliées ou antagonistes, les femmes ont toutes une importance dans l’histoire.
Le combat final ne tient pas ses promesses, je lui préfère la scène d’ouverture. Les incohérences s’accumulent. Mais le spectacle, lui, est divertissant et c’est bien sa première intention. La violence est omniprésente, et fort heureusement le sang est aux abonnés absent, s’il en avait été autrement certaines scènes auraient été intenables. L’humour homogénéise le tout.
La fin est expédiée trop rapidement et laissée en suspens volontairement pour montrer la scène de mi-générique (une nouveauté puisqu’auparavant elle était à la fin du générique) présentant le prochain X-Men. Cette scène est d’ailleurs une des meilleures du film, elle nous promet un Wolverine de nouveau au centre de l’intrigue là où il avait été abandonné au détriment d’un simple caméo (rapide apparition) dans X-Men First Class et beaucoup plus encore, tous cela en 2 minutes.
Ne l’ayant pas vu en 3D je ne pourrais pas m’exprimer là-dessus, mais précisons tout de même qu’il est le premier film de la collection X-men visible au cinéma en 3D.
En conclusion il n’est pas le meilleur blockbuster de l’été ni le meilleur film X-Men de la collection, mais aucunement dans la catégorie du pire. À voir donc, ne serait-ce que pour combler son attente, pour le plaisir de retrouver Wolverine, être prêt pour le prochain X-Men (the days of future past) et pour bien finir le relais de sortie des superproductions du mois de juillet. Je mettrais comme note 3.5/5.