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Interview avec Emmanuel : Lancement de la trilogie Aldebaran

Bonjour Emmanuel ! C’est toujours agréable d’en savoir un peu plus sur l’actualité des chroniqueurs de Quirky,  tu pourrais nous parler du film sur lequel tu travailles en ce moment ?

Je prépare actuellement une trilogie de films de science-fiction. La première trilogie en France tournée en un seul tournage puis divisée en 3 films sur le même schéma que Le Seigneur des Anneaux. C’est mon premier projet filmogaphique à gros budget qui nécessitera 4 mois de tournage soit environ 90 jours et 4 à 5 mois de montage pour chaque film d’une durée aproximative de 2h00. Le premier film est prévu pour le premier semestre 2017 et se nommera Aldebaran Cataclysme.

Tu souhaites adapter la bande-dessinée Aldebaran de LEO, pourquoi ce choix ? Qu’est ce que cette bande-dessinée évoque pour toi ?

J’aime beaucoup la saga de George Lucas, mais Aldebaran est l’anti Star Wars, ici pas d’avalanches d’extraterrestres, de gigantesques armées qui s’affrontent, d’époques si éloignées que même l’imagination trépasse, non, ici ce qui compte ce sont les Hommes, ce qu’ils sont, ce qu’ils pensent, comment ils agissent, et interagissent avec des choses qui les dépassent.

Elle aborde des sujets qui me tiennent à cœur, la place de l’art, la liberté, l’amour, l’humanité et son rapport avec la nature, l’astronomie et la conquête spatiale, la vie animale extraterrestre, la technologie… L’auteur LEO partage nombre de points de vue, de peurs, de questionnements…, son œuvre m’a beaucoup marquée.

Tu t’attaques à un pilier de la bande-dessinée, tu n’as pas peur du rejet des fans ? Des critiques ?

Les fans semblent accueillir relativement bien le projet. Ils sont forcément les premiers à s’approprier les BD, je pense que les films devraient leur plaire, après tout je suis un fan de la première heure moi aussi ! Un groupe de fans a d’ailleurs été régulièrement consulté pendant l’élaboration du projet.

Cependant le film ne sera pas que pour eux, il vise un large public, tant féminin que masculin, tant les jeunes que les moins jeunes, tant les français que les autres nationalités. Il s’agit de l’histoire de la colonisation d’une autre planète qui se passe mal, c’est un sujet universel bien au-delà des frontières des Hommes.

Adapter une BD, ce n’est pas un peu risqué ? Il est difficile de s’éloigner du document original qui ressemble beaucoup à un storyboard, non ?

Si je n’aimais pas le risque je ne ferais pas du cinéma. C’est effectivement un défi pour tout réalisateur et scénariste que de s’attaquer à une œuvre pré-existante, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’une BD. Beaucoup ont tendance à croire qu’une BD est plus simple à réaliser, précisément du fait que cela ressemble à un storyboard, mais c’est en fait le piège principal, une BD n’est pas un film. Les films seront des créations à part mais respecteront la BD autant que possible. L’objectif étant de rendre hommage à l’œuvre originale qui est une des références de la science-fiction.

Comment es-tu passé de l’idée au réel démarrage du projet ? Grâce à qui ? Qu’est-ce qui t’a convaincu que c’était possible ?

Cela fait longtemps que je souhaite et rêve de faire un film à budget conséquent, je me plais beaucoup dans le cinéma dit d’auteur comme on aime le définir, mais j’apprécie un peu moins l’idée que l’on doit rester enfermé dans un seul domaine défini. Mon style de cinéma est l’action en tout genre, c’est logiquement un style qui se prête au gros budget. Je me sentais fin prêt à me lancer dans une telle aventure mais j’admets que certaines fois je me demande bien ce qu’il m’a pris !

Je me suis donc lancé dans le démarchage de ce projet afin de savoir s’il avait une chance de se monter administrativement et financièrement. Comme il semblait – à ma grande surprise – que c’était tout à fait possible, je me suis décidé. Ensuite, j’ai reçu le soutien de personnes auxquelles je l’ai proposé : producteurs, autres financeurs, mais aussi artistes ! Et puis bien sûr les fans qui ont autant envie que moi de voir une version cinématographique de leur BD préférée.

À l’heure actuelle, où en es-tu du projet ?

Il y a tout d’abord eu la phase de développement du projet qui a duré un peu plus d’un an et qui a débuté vers janvier 2015. Elle consistait à l’écriture du scénario, l’estimation du budget et la définition globale du projet. Dans le temps de cette phase, l’écriture du sénario m’aura occupé environ 3 mois, et c’était ma 3ème réécriture depuis le moment où j’ai eu l’envie de voir cette BD au cinéma et la première fois que je comptais mener le projet moi-même.

Je suis, depuis quelques mois, en phase de pré-production qui se compose de la finalisation du casting, la construction des décors, l’élaboration des costumes, les préparatifs de tournage. D’ici la phase de production (tournage) prévue pour septembre 2016, il y a encore des blocages à résoudre, des obstacles à surmonter, des questions auxquelles répondre… 
Mais c’est la beauté de la chose, se lancer dans une épopée en définissant un objectif et en découvrant le chemin qui y mène, un peu comme les personnages principaux de la BD.

As-tu déjà une équipe constituée (acteurs, techniciens, etc) ? As-tu des idées sur les personnes pouvant te rejoindre ?

L’équipe est composée de plusieurs centaines de personnes, environ 300. Certains techniciens se relaient ce qui explique ce grand nombre. L’équipe est presque entièrement composée. Les figurants seront confirmés quelques jours avant le tournage, quant aux acteurs ils seront annoncés au fur et à mesure de l’avancement du tournage. Toutes personnes avec des bonnes idées et pouvant enrichir le projet est la bienvenue !

À quels obstacles fais-tu face ?

Mon âge… C’est un cas sociétal en France, l’âge est important dans l’expérience professionnelle et même si j’ai 15 ans de carrière en ayant commencé tôt sans avoir de famille dans ce milieu, je n’ai pas encore 30 ans, je suis parfois jugé uniquement sur ce point.

De plus, le type de projet est assez atypique en France, plutôt spécialiste de la comédie. La science-fiction n’est pas un domaine de prédilection et la rareté de ce type de film complexifie quelque peu la production. De la même manière, la taille et l’importance du projet nécessite de devoir convaincre à tous les niveaux.

Et puis, malheureusement mon origine ethnique reste un obstacle dans ce domaine comme dans d’autres…

Comment te situes-tu dans ce projet ? Tu es producteur, réalisateur, scénariste, acteur ?

Je réaliserais la trilogie, ma fonction principale. J’assure également un des postes de production. J’ai adapté les BD pour en faire un scénario plausible pouvant tenir le temps d’une trilogie de 3 films avec éventuellement des suites. Dans la foulée de l’écriture du scénario, j’ai écrit la chorégraphie des combats se situant entre un style de combat pur et très visuel, et… Je n’en dirais pas plus il faut bien quelques surprises aussi !

Quelles sont les compétences qui te semblent nécessaires pour cet investissement ? De quelle manière penses-tu pouvoir les mettre en œuvre dans ce projet ?

Beaucoup de patience, ce n’est pourtant pas mon fort habituellement. Savoir écouter, que ce soit les fans, les conseils, les gens… Déléguer, c’est une obligation sur un tel projet, il faut savoir lâcher du lest pour laisser les gens qui savent mieux faire que soit s’exprimer. Sur les films à petits budgets, il est plus facile de vouloir tout contrôler ce qui est tentant, mais au final cela amène à commettre des erreurs et l’égo n’y a pas sa place.

Aussi, être sociable ! Pendant 4 mois, du lundi au vendredi, pendant une dizaine d’heures par jour, nous partagerons le plateau à plusieurs dizaines de personnes avec des personnalités variées sans compter la préparation puis la promotion. Enfin, tout est bon à prendre, face à un tel projet la moindre petite compétence est exploitable.

Des conseils à donner pour réaliser un projet de cette envergure ?

Non aucun. Mais si vous en avez, moi j’en veux bien… !

Un dernier mot ?

Je vous invite à rejoindre les pages du film sur les réseaux sociaux pour suivre le projet jusqu’à sa sortie dans les salles ! Je vous remercie Quirky.